SERGUEI JIRNOV est un auteur et ancien espion russe, journaliste et spécialiste en relations
internationales.
Il est notamment connu pour avoir poursuivi en justice en 1999 le Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie pour la non remise du diplôme d'espion de
l'Institut du Drapeau rouge du KGB. Il a également été poursuivi en Russie pour la divulgation de secrets d'État dans des articles sur Internet, et a été contraint en 2001 de
s'exiler en France où il a reçu le statut de réfugié
Depuis son départ en exil de la Russie et son installation en France en 2001, Sergueï Jirnov est régulièrement invité par les médias à témoigner publiquement de son expérience passée, de sa vie
d’espion et de son conflit juridique avec le SVR largement médiatisé au sujet de son diplôme du KGB. Il fait volontairement de cette publicité un moyen de protection contre la
vengeance potentielle de ses anciens employeurs russes : « Plus il y a de tapage autour de moi, plus je suis protégé. Pour ne pas être vu, soit vous éteignez toutes les lumières, soit vous mettez
la lumière tellement forte qu’elle aveugle ».
SERGUEI JIRNOV est aussi sollicité pour des conférences et son expertise orale ou écrite dans les domaines du
renseignement, de la géopolitique, de la géostratégie, de l’histoire des services secrets, de l’Union Soviétique, de la guerre froide, des scandales et affaires
politico-médiatiques (Skripal, Pavlenski-Griveaux, etc.). Il s'exprime également sur la politique de Vladimir Poutine, qu'il a connu au KGB, et les relations internationales de
la Russie à la demande des médias français et internationaux tels que : la BBC, Radio Free Europe, le New York Times, Radio télévision suisse, France Inter, LCI, le site Internet Planet.fr, des
sites internet de la diaspora russe et ukrainienne à l’étranger et d’autres.
Ses principaux domaines de compétences et d'interventions sont :
- ses livres et son histoire personnelle d'ancien espion du KGB
- géopolitique et géostratégie
- les services de renseignement soviétiques et russes
- l'espionnage en général
- la Russie, l'Ukraine, les pays de l'est
- l'économie internationale
- la France, sa politique internationale et nationale, la haute administration
Son père Oleg Jirnov, moscovite de naissance est dessinateur industriel et ingénieur ainsi que grand passionné d’alpinisme et de haute montagne. Sa mère Lydia Jirnova, haute technicienne dans
l’industrie, est originaire de la région de Iaroslavl sur la Volga.
En 1964, la famille Jirnov déménage à 40 kilomètres du centre de Moscou, dans la ville fermée nouvellement créée de Zélénograd. Sergueï y passe sa jeunesse avec ses parents, sa grand-mère
paternelle Anna Pavlovna et sa sœur.
Durant plusieurs années, les parents de Sergueï Jirnov animent pendant les vacances d’été les camps sportifs du comité d’entreprise, à destination des adolescents de leurs
Instituts de recherches et se déroulant dans les montagnes du Caucase du nord. Ils terminent leur carrière professionnelle comme responsables d’une base de loisirs caucasienne pour les étudiants
et enseignants de l’Institut de la technique électronique de Moscou (ru) (MIET). Sergueï Jirnov garde de ces pratiques sportives régulières estivales avec ses parents la passion pour la montagne,
le ski et les sports équestres.
Formation scolaire et supérieure
Timbre commémoratif pour le 50e anniversaire du mouvement des Pionniers soviétiques
De 1968 à 1978, Sergueï Jirnov fréquente l’École secondaire expérimentale n°609 de Moscou qui, selon le système éducatif russe, réunit l’école primaire, le collège et le lycée dans le même
établissement.
À sa sortie, Sergueï Jirnov obtient l'équivalent du baccalauréat français avec mention dans plusieurs matières[réf. nécessaire]. Durant ses études secondaires, il participe et
gagne régulièrement les Olympiades panrusse pour les écoliers (ru), notamment dans l'épreuve d'anglais. Il est aussi licencié dans le club sportif de ski de fond régional10.
Dès l’âge de 14 ans, parallèlement à ses études, il est choisi par le Parti communiste pour diriger et animer les organisations locales de la Jeunesse communiste (les Pionniers soviétiques et le
Komsomol). Ses études brillantes et ses activités politiques lui valent la recommandation officielle du Parti communiste, difficile à obtenir et indispensable pour entrer dans l'Institut d'État
des relations internationales de Moscou (MGUIMO).
De 1978 à 1983, il y suit un cursus d'études supérieures (le MGUIMO étant rattaché au ministère des Affaires étrangères d'URSS et de Russie - MID SSSR) ainsi qu'à la faculté des relations
économiques internationales en obtenant le Diplôme russe d'État
Service de renseignements russe : KGB
En 1984, soit la même année que Vladimir Poutine, il entre à l'Institut du Drapeau rouge du KGB, un établissement secret du KGB pour la formation supérieure aux renseignements extérieurs (devenu
par la suite l'Académie des renseignements extérieurs du SVR). Ayant suivi pendant trois ans les études supérieures en espionnage à la faculté principale, il obtient le Diplôme russe d'État en
relations internationales. Ce document confidentiel, gardé dans les archives secrètes du KGB, est à l'origine du scandale, suivi de procédures pénales, qui se déroule de 1997 à 2001 et oblige
Sergueï Jirnov à fuir définitivement la Russie.
École nationale d'administration (France)
De 1991 à 1992, il est le premier soviétique admis à l'École nationale d'administration (ENA) où il réalise ses études post-universitaires d'une durée de 16 mois dans le Cycle international long.
Boursier du gouvernement français, il obtient un diplôme international de l'administration publique11. Il côtoie lors de ses études à l'ENA, Karin Kneissl, ministre des affaires étrangères de
l'Autriche
Parcours professionnel
1983 - 2017 : consultations en relations économiques internationales
Gérant et propriétaire de l'EURL privée « Intergrad Consulting » (en Russie).
Consultant pour l'Union internationale des économistes - organisation non gouvernementale basée à New York près de l'ONU.
Consultant pour le Centre médical gouvernemental de la Présidence de la Fédération de Russie[réf. nécessaire].
Fonctionnaire au ministère du Commerce extérieur d'URSS.
1982 - 2017 : journalisme et communication
Producteur et chef de projet télévisuel « France économie & coopération » sous le haut patronage du ministère français des affaires étrangères et de l'ambassade de France à
Moscou . Il a pour mission la promotion des entreprises, de la technologie et de l'économie française en Russie11.
Membre du comité de rédaction du magazine mensuel soviétique Krestyanka (qui représente à l'époque un tirage de 22 millions d'exemplaires)[réf. nécessaire].
En 2009 pigiste à la rédaction russe de la chaîne de télévision Euronews, basée en France à Écully.
Journaliste indépendant animant plusieurs blogs et sites internet.
1982 - 1996 : enseignement
Auteur de scénarios et présentateur des émissions hebdomadaires du programme télévisé « Le français pour vous » à la Télévision centrale d'URSS et de la Russie. Il réalise
l'enseignement du français langue étrangère en direction des 15 pays de l'ex-URSS.
Professeur associé à l'École Supérieure de Commerce de Chambéry, pour l'enseignement du commerce international.
1984 - 1992 : renseignements extérieurs
Faisant partie de l'élite du renseignement soviétique11 à la fin de sa formation au KGB (1984-1987), Jirnov entre au service actif dans l’appareil central (Département géographique no 4 – le
continent américain) de la Direction « S » (service des agents illégaux russe et soviétique) de la Première direction générale du KGB dirigée par le général Iouri Drozdov. Jirnov fait partie des
officiers subalternes (plus précisément au grade militaire de lieutenant en chef) et il occupe un poste d'« élément opérationnel auxiliaire ».
La carte du KGB de lieutenant en chef Jirnov avec autorisation de porter les armes à feu
En 1988, il est promu au grade militaire de capitaine. En tant qu’« élément opérationnel titulaire » il quitte le quartier général de la PGOU et passe dans la Réserve active (qui est un service
opérationnel, agissant sous couverture sur le terrain.
En 1991, il est promu au grade militaire de commandant (passant ainsi dans la catégorie des officiers supérieurs) et au poste d’« élément opérationnel supérieur » dans la Réserve spéciale (ce
service regroupe les « illégaux », sous couverture profonde sur le terrain).
Après la liquidation officielle du KGB en novembre 1991 suivie par la dislocation de l’URSS en décembre 1991, les renseignements extérieurs sont transférés à l'occasion de la création du Service
des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie en 1992. Jirnov donne alors sa démission et devient un officier supérieur de réserve militaire, rattaché au Ministère de la Défense, puis
à partir de décembre 1992 il passe dans la vie civile en travaillant comme journaliste de télévision, enseignant et consultant international entre la Russie, la France et la Suisse
De 1989 à 2001, Sergueï Jirnov est consultant pour l'Union internationale des économistes, une organisation non-gouvernementale basée prés des Nations Unies et dirigée par Gavriil Popov, premier
maire de Moscou démocratiquement élu.
De 1991 à 2001, il est président de l’association d’amitié franco-russe du district Zélénograd de la ville de Moscou, organisant de nombreux échanges culturels, écologiques, touristiques,
économiques et éducatifs.
De 1989 à 2001, il fait partie de l’association d’amitié « URSS-France », réorganisée en 1992 en « Association des amis de la France », dont il est devenu membre du Conseil présidentiel.
De 1989 à 1992, il est directeur des relations internationales de la fondation philanthropique « Krestyanka ». En cette qualité, il participe en 1991 aux Assises du Mécénat par l’Admical à Paris;